La nuit, tous les chats sont gris

SEANCE SPECIFIQUE N°5

Comme prévu, annoncé sur le forum du GRR, je devais faire : St Philippe/Volcan aller et retour. Mais comme mon frère ne pouvais venir, j'avais décidé quand même de le faire seul. Le but était de vérifier le temps que j'aurais pris au départ du GRR. Un problème persistait : étant donné que j'étais tout seul et que la route de St Philippe était encore fermé, ce n'était pas vraiment raisonnable de garder cette option.

Finalement, je décide de changer l'itinéraire : je laisse ma voiture à Mare à Boue à 23H30 ce samedi 28/07/07, et je prend comme parcours Mare à Boue/ début sentier Foc Foc aller et retour. Soit un total de 68 KMS. Bon, le décor est planté. J'ai la chance d'avoir un beau clair de lune, mais il fait 15°. Avec le vent qui soufle, je sort mon K Way. J'avance assez lentement sur le chemin en béton, et à cette heure, curieusement, je ne peux m'empécher de me poser des questions trop préoccupantes : ai-je bien fermé la voiture ? Ou est ce que j'ai mis mes clés ? D'ailleurs je m'arrète assez fréquemment pour verifier mon matériel et retirer et remettre mon Kway dans le sac. Un sac, qui commence bien vite a m'embéter : 2 KGS de plus pour cause d'auto suffisance va rendre mes pas plus lourds.

Et puis, la nuit, je vois tout gris. Les flaques d'eau glacées et les nid de poules sont aussi noir l'un que l'autre. Je perd beaucoup de temps à faire attention à ma route. Mes appuis ne sont plus les mêmes et je me sens mal à l'aise. Pourtant je connais bien le GRR dans le bon sens, mais dans le sens inverse et en pleine nuit, chaque intersection est une enigme qui me fait plus marcher avec hésitation au lieu de courir.

J'essaie d'éviter la boue bien trempée et les flacques glaciale, mais... plouf !... et encore plouf ! et puis zut je me lance à corps perdu : plouf ! plouf ! plocccc!!!!! ah!!! ça c'était une grrrrroooossse bousse de vache. D'ailleurs l'odeur me révèle les faits (lol). Je suis aux chalets des patres, la première heure est bien entammée, c'est déjà dimanche. Aprés 3H15, j'arrive seulement à l'Oratoire Ste Thérèse (2350 M à ma montre). J'entame la descente vers le volcan toujours d'un pas lourd et mal assuré. Sur le plat, j'accélère le rythme, arrivée à une énième intersection, j'hésite encore, je prend à droite...

...Mais au fil des hectomètres, le parcours devient trés basaltiques en gros scories qui vous tord les chevilles. L'allure se fait sentir, et j'ai deplus en plus de mal à reconnaître le parcours. Ce n'est qu'à quelques kilomètres plus bas, entouré d'une forêt, que je réalise que je me suis trompé d'itinéraire.

Tant pis pour l'entrainement prévu, je fais demi tour. Un peu désapointé, je n'ai plus l'envie de courir. Je reste concentré sur les marques de peintures au sol du GRR "rouge et blanche". Quelques fois il n'y a plus de rouge et n'apparait que du blanc. A un moment j'ai failli me perdre : je confond la peinture blanche avec le lichen blanc sur les rochers. Je reviens sur mes pas, mes doigts sont gélés. Heureusement, je reste lucide et je me reprend à courir pour me réchauffer malgrés la fatigue dans mes jambes.

Enfin, le jour se lève 2 kms avant la remonté de L'Oratoire ste Thérèse. Ce fut un levé de soleil salvateur. 7 heure déjà que je cavale et je voulais en finir avec ce rendez vous avec moi même à moitié manqué.

Piton Textor, le soleil me réchauffe, mon Kway est rangé depuis longtemps. Il est 7H30, 8 heure de rando course affiché. Il me reste 10 kms que je pense ralier en 1 heure. La descente aidant, je salue les vaches sur mon passage qui reste impassible devant un "félé de la pleine lune".

Voilà : il est 8h35, j'arrive devant ma voiture. Soit 9h05 de rando course sur 60 KMS un peu bizarre (au lieu de 68). Mais plus jamais je choisirais de tels horaires !!!!